Présidentielle : les Égyptiens peuvent-ils voter pour une femme ?

5 avril 2014

Présidentielle : les Égyptiens peuvent-ils voter pour une femme ?

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Qui est cette femme qui veut briguer la magistrature suprême?
Hoda El-lissy Nassef est la première femme qui présente sa candidature pour les élections présidentielles qui se dérouleront les 26 et 27 mai.  Agée de 45 ans, informaticienne, elle est la fille de l’ex-chef de la Garde républicaine. Hoda avait publié un livre lors du régime de Moubarak dévoilant toute la corruption et les malversations à cette époque, mais il a été confisqué.
« Il faut qu’un militaire gouverne le pays vu la conjoncture politique et économique », telle était sa réponse quand elle a été interrogée si elle est prête à assumer la responsabilité d’un pays tel l’Égypte.
Elle dit qu’elle veut se présenter afin de donner une sorte de légitimité au carnet de route tout en précisant qu’elle sera une concurrente féroce vu son programme électoral. Selon elle, son programme vise les pauvres et les marginalisés dans les bidonvilles.
De nos jours, nous remarquons une effervescence du statut de la femme égyptienne dans la plupart des domaines.
Mais la question qui se pose est la suivante : les Égyptiens peuvent-ils voter pour une femme ? Vivra-t-on un jour où une femme sera à la tête du pays ? Dans un pays où le pourcentage des femmes dépasse plus de 49 % de la population, la femme reste encore pour certains inapte à gouverner le pays. Cela est dû à des préjugés concernant l’incapacité de la femme à occuper certains postes.
Pourtant, les femmes étaient parmi les premiers à se mobiliser et à manifester pour la fin des dictateurs, elles manifestaient pour plus de liberté, plus de droits. Pour elles, la démocratie ne pouvait naître que par l’égalité entre les sexes. Dans la révolution de 25 janvier qui a mené à la chute de Moubarak, un quart de participant était des femmes, et ce pourcentage n’a cessé d’augmenté enter 2011 et 2013. Ces femmes demandaient avec les manifestants, pain, liberté, justice sociale, mais aussi l’égalité. La liberté et l’égalité étaient pour les femmes le leitmotiv pour un véritable changement.
La présence massive de la femme égyptienne dans les manifestations durant la vingtaine de jours qui ont précédé la chute de Mubarak, a eu plusieurs conséquences positives. Pour la 1ère fois, la femme égyptienne était considérée comme un partenaire égale dans le processus révolutionnaire. En occupant pleinement cette place, elle imposait et exigeait ses droits. Elle manifestait et participait à tous les sit-in qui ont duraient 15 jours sur la Place Tahrir, en discutant et en revendiquant ses droits, en combattant les et en soignant les blessés. Cette présence a été toujours ramarquable lors des manifestations du peuple égyptien contre le pouvoir des Frères Musulmans et jusqu’à la destitution de Morsi. Mais le fait de gouverner un pays reste toujours le problème.
Dans la rue, j’ai posé la question à plusieurs personnes, pouvez-vous voter pour une femme ? Toutes les personnes interrogées sans exception se sont mises d’accord sur cette réponse. « Mais c’est qui cette femme, nous ne la connaissons pas, nous ne voyons jamais qu’elle peut -être capable à gouverner l’Égypte, ce pays doit être présidé par un homme courageux qui sait comment affronter les ennemis et rétablir la paix dans le pays. »
Même les femmes m’ont dit que nous ne voulons pas de président femme, c’est difficile, le pays passe par un moment très difficile. Nous voulons un homme courageux qui peut tenir et brandir à bout de bras.
Peut-on donc conclure que nous n’aurons jamais de femme présidente pour l’Égypte ?  Pourtant, ce pays était présidé par des femmes dans le temps dont on peut compter Cléopatre, la plus célèbre des reines égyptiennnes mais peut-être que tout a changé de nos jours. On cherche plutôt un homme courageux, routier et intelligent pour gouverner. Tels critères qui paraissent inexistants dans une femme.

 

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