L’Egypte à l’aube d’une présidentielle décisive pour son avenir

5 mai 2014

L’Egypte à l’aube d’une présidentielle décisive pour son avenir

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Le scrutin, prévu les 26 et 27, mai doit doter le plus peuplé des pays arabes d’un nouveau président, onze mois après la révolution du 30 juin 2013 réclamant le départ de Morsi.

L’unique rival de M. Sissi, Hamdeen Sabbahi, une vieille figure de la gauche laïque égyptienne, avait créé la surprise en arrivant troisième à la présidentielle de 2012, remportée par M. Morsi. Il dit incarner les idéaux de la révolte de 2011, qui avait vu le départ du président Hosni Moubarak.

Mais ses chances apparaissent nulles face à M. Sissi, l’homme de loin le plus populaire d’Egypte. Alors chef de la toute puissante armée, M. Sissi avait invoqué les millions d’Egyptiens descendus dans la rue pour réclamer le départ du président Morsi, accusé d’accaparer le pouvoir au profit des Frères musulmans et de vouloir islamiser de force la société. Le maréchal à la retraite est vu comme celui qui saura rétablir la sécurité dans le pays, théâtre de violences meurtrières quasi quotidiennes.

Pour les Egyptiens, nostalgiques de la figure de Nasser, c’est l’armée, en grande partie sous sa houlette, qui a chassé les Anglais d’Egypte, refusé de céder face aux grandes puissances, nationalisé le canal de Suez et fait revenir le Sinaï dans le giron de la patrie. « L’armée est aussi la fille du peuple, au service du peuple, selon Sophie Pommier, spécialiste de l’Egypte. Ses chefs peuvent être des personnes de condition modeste au départ, qui doivent leur ascension à leur seuls mérites (contrairement aux dynasties d’hommes d’affaires) : le peuple peut donc s’y identifier; elle représente pour tous un espoir de réussite sociale, la possibilité de sortir de sa condition. » 

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